CONCLUSION.
Il résulte, à ce qu'il me semble, des considérations exposées dans mes réponses
aux principes de la Chimie pneumatique, que la théorie de cette chimie moderne
est appuyée sur quantités de suppositions très-gratuites (1), et en outre sur
huit erreurs principales, savoir,
1°. Sur l'opinion très-fausse qu'on a que les produits et les résidus des
altérations que la nature ou l'art font éprouver à des matieres composées,
étaient déjà contenus et tout formés dans ces matieres.
2°. Sur ce que les chimistes confondent la cause de la combinaison, qui donne
lieu à l'existence des composés, avec celle de l'aggrégatian, qui forme les
malles apparentes des corps; ce qui leur a fait concevoir l'hypothèse des
composés composés ou des composés de différens ordres.
3°. Sur ce qu'ils attribuent à la nature une tendance à former des combinaisons
de tout genre ; tandis qu'elle a évidemment une tendance contraire,
c'est-[à-dire]
(1) Les plus remarquables de ces suppositions sont, d'une part, la prétendue
existence, d'une matiere particuliere que les chimistes pneumatiques nomment
oxigène, que cependant ils n'ont jamais vue ni examinée, mais qu'ils ont
supposée pour expliquer les effets du feu fixé acidifique qu'ils n'ont pas
connu.
D'une autre part, celle du carbone, de l'hidrogène et de l'azote, qu'ils
considèrent aussi comme autant de matieres particulieres ; tandis que ce sont
des noms différens, et même des idées diverses qu'ils ont attachées, sans s'en
douter, à la même matiere qu'ils ont aperçue dans différens états.
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